Transformation des organisations & immersions en startups : les 3 facteurs de succès.
La transformation des organisations est un sujet stratégique au coeur de notre programme d’immersions en startups. Dans cet article, nous aborderons 3 points essentiels de succès ainsi que des exemples de best practices tirées de nos startups pour la mettre en place efficacement.
Les 3 facteurs-clés pour la transformation des organisations.
Un des points de vue les plus intéressants sur le sujet est celui de Philippe Silberzahn qu’il détaille dans son article Trois règles pour les radicaux qui veulent transformer leur organisation.
Professeur à l’EM Lyon, conférencier et entrepreneur, Silberzahn s’appuie sur les travaux de Saul Alinski (intellectuel des années 70 ayant notamment inspiré Barack Obama et la gauche américaine). Il relève 3 facteurs pour réaliser une transformation efficace.
Ces même facteurs expliquent sans doute le succès de nos immersion en startups.
Lesquels sont-ils ?
Le 1er facteur d’une transformation des organisations : craquer le modèle mental actuel
Difficile de se transformer en se regardant le nombril. Pour une bonne transformation des entreprises, il faut sortir de ses propres croyances, valeurs et histoires.
Le principe d’immersion au sein d’un autre environnement permet de s’éloigner de son propre cadre. L’expérience en startup devient l’opportunité de faire un « pas de côté » et de prendre conscience très concrètement de ce que fait différemment autrui.
Un manager de grand groupe observera ainsi que les startuppers pensent, exécutent, et pilotent leur business différemment. Pas mieux ou moins bien mais juste autrement, avec différentes croyances, motivations, pratiques et postures.
L’avantage concurrentiel de l’immersion en startups, c’est que ces différences de pratiques et de postures sont exacerbées, encore plus disruptives, et forcent la remise en question.
Néanmoins, pas question de tout jeter à la poubelle. L’immersion permet bien au contraire de conforter ce qui est efficace dans chaque grande organisation et challenger ce qui mériterait d’être remis en cause.
Le deuxième facteur de transformation : faire à partir de ce qui existe
La deuxième proposition de Silberzahn/Alinski est de repartir de l’existant plutôt que de projeter une vision éloignée de la réalité. C’est (plus) simple, pragmatique et mobilisateur.
Nos immersions en startups sont construites sur ce principe.
Chaque salarié doit produire un livrable utile à son entreprise. Or, celui-ci ne tend pas à revenir en “héros” sauveur du grand groupe, en passe de réinventer totalement son organisation. Beaucoup plus modestement, il s’agit de formaliser un plan d’actions qu’il sait pouvoir infuser à son niveau.
Par leur diversité, les startups proposent une variété de pratiques, outils, méthodes, modes de management, rites culturels… Il y est presque impossible de ne pas y puiser de l’inspiration positive pour aider à la transformation des organisations !
Le troisième facteur pour la transformation des organisations : s’engager avec les autres.
Le constat est évident : on ne transforme pas seul. Il faut s’allier avec d’autres en mobilisant une communauté tirée par un sens commun.
C’est aussi une des règles fondamentales de notre approche d’immersion : ne pas faire partir les leaders seuls en startups au risque de leur demander l’impossible au retour.
En effet, un salarié trouvera sans aucun doute dans sa startup les idées les plus géniales à revenir infuser. Néanmoins, il ne pourra pas convaincre seul de les implémenter, au risque de se brûler les ailes. Philippe Silberzahn évoque très justement dans un autre article le risque de ces “chevaliers blancs” pour espérer transformer les entreprises.
Notre modèle est de faire partir managers et leaders en petite promotion, et que chaque salarié s’immerge dans une startup différente. En parallèle, ils profitent d’une double animation à la fois individuelle (“qu’est-ce que je peux changer moi à mon niveau ?”) et collective (“qu’est-ce que nous avons appris qui pourrait accélérer la transformation de notre organisation ?”).
Ce concept de “cross-fertilisation” permet de réaliser une synthèse des innovations vues dans les différentes startups, de les évaluer au vu de l’existant, de les prioriser et de les packager sous forme d’actions à mener.
C’est la force collective des managers et leaders sélectionnés pour leur impact dans l’organisation et leur charisme qui va donner la visibilité au changement.
De la théorie à la pratique : exemple concret d’une transformation en cours.
Un grand groupe français a récemment missionné Immersive Experience pour emmener une dizaine de ses leaders / top managers en startups, avec en ligne de mire cette transformation organisationnelle.
Un besoin d’identité
Chaque startup d’accueil était unique en termes de métiers, de taille et de maturité. Pourtant, ces « talents » en immersion ont presque tous remonté le même constat pour expliquer la performance de ces petites structure : l’importance de posséder une identité très forte.
Quelques témoignages :
« La marque coule dans la veine des 35 collaborateurs. » – Mélanie
« Ils sont habités et alignés autour de leur mission. » – Frédéric
Ces managers ont aussi remonté la corrélation forte entre des sujets vus comme critiques dans le grand groupe (et dans de nombreux autres) :
- La cohérence d’image
- L’efficacité commerciale
- L’engagement et la loyauté des collaborateurs
- La confiance entre départements
S’inspirer des startups : les best practices
Suite à ces immersions, le travail collectif s’est mis en marche et devrait permettre de lancer dans plusieurs départements volontaires des expériences-pilotes du changement.
Ces actions seront encadrées par quelques règles du jeu inspirées des startups :
Règle n°1. Toutes les actions se raccrochent à la « mission » qui définit l’identité de l’organisation. Si l’équipe n’est pas capable de faire ce lien, l’action doit être abandonnée car, par définition, elle ne sera pas mobilisatrice pour les autres.
Règle n°2. Les actions sont pensées de manière systémique. Elles sont une combinaison de leviers à actionner : des espaces de travail en passant par des rites de management, des outils au rôle repensé du manager etc. Si l’action consiste juste à installer un baby-foot au centre de l’espace, rien de positif ne se passera.
Règle n°3. Responsabilisation de l’équipe. De l’idée qui germe à sa mise en place, c’est à l’équipe de la réaliser. Si celle-ci est complexe ou dépendante d’autrui, elle n’ira pas au bout ou alors sans promesse de valeur claire.
En conclusion : à tous les leaders de grandes organisations publiques ou privées qui se demandent comment engager ou accélérer leur transformation. Les immersions en startups ne permettront pas de tout résoudre mais elles seront un outil efficace pour mettre en mouvement les managers, pour les forcer à se remettre en question, pour les nourrir d’idées concrètes et efficaces, pour créer une communauté de change-makers.