Les fameux baby-foot en startup, quels rôles ont-ils ?
Immersive Experience
11 octobre 2018
Franck, directeur commercial dans un grand groupe a réalisé une immersion de 3 semaines dans une startup d’une trentaine de personnes dans un ancien bel appartement du Sentier à Paris.
Le baby-foot, totem de la tribu !
Il n’a pas fallu longtemps à Franck pour s’apercevoir de l’importance du baby-foot dans la vie quotidienne de sa startup : partie amicale à 10h, vrai tournoi à 16h, tableau à l’entrée pour raconter tous les exploits et mettre en avant les derniers vainqueurs, discussions passionnées à l’heure du repas, blagues ironiques sur la qualité du jeu du COO … Garçons ou filles, CDI ou stagiaires, même Franck – qui a du se remémorer les techniques d’attaque sur le Bonzini de son enfance – … tous succombent au « charme » du baby-foot et se retrouvent dans des parties endiablées et joyeuses.
Le baby-foot : un outil sociologique
Franck a passé un peu de temps à analyser l’usage du baby-foot dans sa startup d’accueil ; jour après jour, il a compris que cet instrument avait un rôle sociologique important dans la vie de la communauté. Dans cette startup de 20 personnes, rien n’est vraiment formalisé : pas de fiches de rôles bien clairs, pas d’objectifs individualisés, pas de reporting, pas d’évaluation des performances, pas même de communication sur les contributions des uns et des autres …. En caricaturant, une bande de potes tous (très) engagés dans une même histoire collective ! Sauf qu’à un moment et d’autant plus que la tribu s’agrandit, celle-ci a besoin de se doter de « rites » qui permettent à chacun de se positionner, de s’exprimer, se jauger par rapport aux autres, se valoriser, … dans cette startup, le baby-foot n’est pas qu’un outil ludique pour faire tomber la pression, pour le fun ; il sert aussi à réguler la hiérarchie au sein de la communauté, à mettre en avant certains de ses membres, à les reconnaitre … D’ailleurs, et ce n’était pas un hasard, Franck a finalement constaté que les plus assidus et les meilleurs au baby-foot étaient aussi parmi les plus obscurs, ceux dont le travail était essentiel mais pas toujours visible au sein de la startup.
Le baby-foot : le symbole des échecs des grandes entreprises à comprendre le changement
L’observation de Franck n’est qu’un exemple sur l’usage et l’intérêt du baby-foot en startups ; mais elle illustre pourquoi il ne suffit pas aux grands groupes de mettre des baby-foots, des tables de ping-pong ou des poufs jaunes et rouges dans leurs magnifiques atrium pour que tout à coup, cela s’infuse dans leur culture et les usages de leurs équipes. Repartez plutôt de vos cultures, de vos pratiques, de vos processus, … allez écouter vos collaborateurs sur leurs incompréhensions, frustrations, attentes, et vous trouverez ensuite comment y répondre et quels nouveaux outils collectifs mettre en place. Des baby-foot en grands groupes ? Pourquoi pas mais au moins vous saurez pourquoi !